Quelles démarches pour vivre au Québec en famille ?

Bonjour,
ayant habité et travaillé à Montréal, je peut te dire qu'il est difficile de trouver un médecin de famille. Il y a 6 ans je suis tombé gravement malade et fait 10 jours d'hopital, après il m' a fallu 3 ans avant d'en trouvé un.

C’est vrai. Le système de santé est un véritable point négatif au Québec. Trouver un médecin de famille quand on est fraîchement arrivé peut s’avérer une sacrée galère. En effet, la plupart des médecins qui ont quelques années d’expériences et donc, qui se sont déjà constitué une « clientèle », refusent de prendre de nouveaux patients. Tant qu’on n’a pas de gros ennuis de santé, il y a toujours les cliniques sans rendez-vous qui permettent de consulter rapidement pour les petits bobos de tous les jours (rhume qui s’éternise, douleur soudaine ou autres symptômes inhabituels ressentis mais non handicapants). Mais si vous commencez à déballer tout votre historique de ce qui ne va pas depuis ces derniers mois, le médecin ne manquera pas de se montrer impatient en vous faisant comprendre qu’il n’est pas votre médecin de famille, qu’il a d’autres patients à voir (et éventuellement, qu’il n’a que 15 mn max à vous accorder) et vous invitera à sortir de son cabinet de manière assez expéditive (expérience vécue encore dernièrement. Hé oui ! vous l’aurez compris, ici il ne faut pas trop compter sur l’empathie. En salle d’attente, on est juste des numéros). Aussi, toujours en cas de petits problèmes non-urgents, il existe un service téléphonique permettant de parler avec une infirmière à toute heure. Ça peut dépanner, rassurer et nous guider dans les démarches à suivre. Les pharmaciens sont aussi disponibles pour des conseils (et souvent bien plus à l’écoute que les médecins). Enfin, en dernier recours, il y a toujours la possibilité de se rendre à l’urgence des hôpitaux mais armez-vous de patience car l’attente peut être très longue ! Tout dépend du niveau de priorité qui vous sera attribué lors de votre examen d’admission. Et inutile de s’en prendre au personnel : il fait de son mieux, souvent en sous-effectif par rapport au nombre de patients qui se présentent quotidiennement. Mon médecin de famille, je l’ai trouvé par une de mes collègues (environ 2 ans après mon arrivée). Elle venait de le consulter et m’avait dit que c’était un jeune (donc probablement débutant à l’époque) et qu’il acceptait de nouveaux patients. Donc j’ai eu de la chance mais c’est comme ça que ça fonctionne ici : le réseautage, le bouche à oreille, les références par connaissances. Mais même en ayant un médecin de famille, ne vous attendez pas à avoir un rendez-vous illico presto avec lui chaque fois que vous en avez besoin (souvent, je dois attendre au moins 15 jours quand je prends rdv). C’est pour ça qu’il est plus facile et plus rapide d’obtenir une consultation dans les cliniques sans rendez-vous. Après, une fois que vous avez votre ordonnance vous référant à d’autres spécialistes, pour passer des radios ou autres examens, vous êtes bien pris en charge mais là encore, selon la spécialité, il peut y avoir de longs délais d’attente alors il faut espérer que ce ne soit pas le cancer ou autre saloperie du genre. Je pense souvent au médecin que j’avais en France, à sa patience (elle prenait toujours le temps de me poser des questions, de s’assurer que j’allais bien même mentalement, de m’ausculter même pour un petit mal de gorge, etc), à la facilité d’avoir un rendez-vous-même avec un remplaçant quand elle n’était pas là (parce qu’ici, même si vous avez déjà un dossier dans une clinique, un autre médecin exerçant dans la même clinique n’acceptera pas forcément de vous voir). Immigrer, c’est ça aussi : prendre conscience que les choses ne fonctionnent pas de la même manière dans votre pays d’adoption vs votre pays d’origine. Si vous n’êtes pas prêts à l’accepter, vous n’êtes pas prêts à immigrer.