Merci pour votre réponse rapide.
En trois mots: Premier voyage dans l'ouest des States en 2004 pour faire du tourisme. Première étape: Las Vegas, nous sommes surpris par la démesure, c'est Disneyland pour les grands.
Ensuite, Death Valley, là aussi, surprise.
Puis Grand Canyon, incroyable, on ne peut pas en parler avant d'y être allé, rien à voir avec tous les documents dont on a pu prendre connaissance avant de partir.
Séjour à Williams, au cœur de l'ambiance "Route 66"...
Et puis l'hôtel réservé à Mexican Hat. (sud de l'Utah) Nous avions réservé 5 nuitées. Quand nous sommes arrivés là, nous nous sommes demandés ce que nous allions faire de ces 4 jours au milieu de Rien. Un cahos de rochers, le désert, quelques cabanes, des mobil home, et personne. Et là, le choc. Jusqu'alors, nous n'avions fait que du tourisme, à partir de là, nous avons découvert un monde d'une spiritualité qui prend aux tripes. Avant d'aller là, jamais je n'avais lu quoi que ce soit sur la culture Navajo, nous n'étions là que pour Monument Valley et Goulding's. Je n'avais pas été prévenue. Pourtant j'ai tout perçu d'un coup, au contact de cette terre, de cette Nature... Le retour a été dur.
L'année qui a suivi, je l'ai passée à la bibliothèque à lire tout ce que j'ai pu trouver sur le pays, les Natives et leur culture...Dans les récits de voyages, j'ai retrouvé chez d'autres ce sentiment que j'avais moi-même éprouvé d'une rencontre. Difficile à analyser.
Nous avons mis des sous de côté pour retourner là bas l'été dernier.
Gallup, Canyon de Chelly, Window Rock... Cette fois je savais ce que je cherchais. Les messas Hopi, la maison de Talayesva...
Et sous les arches de Natural Bridges, je me suis sentie aussi pleinement confiante qu'un animal sous sa mère. Une sensation jamais éprouvée auparavant.
Cet hiver, j'ai suivi à la télé un numéro de Des Racines Et Des Ailes dans lequel une femme Navajo disait en parlant de ce qu'elle éprouvait en pénétrant au cœur d'un canyon: "On se sent protégé". En disant ça elle avait les larmes aux yeux. Voilà ce que j'ai ressenti moi-même très fort et sans y avoir été préparée, ce qui me fait dire qu'il y a là-bas quelque chose qui se situe au-delà de la raison, quelque chose qui s'adresse à nos sens, directement.
À présent, mon grand regret est de ne pas pouvoir aller là-bas plus souvent pour des tas de raisons, à commencer par les raisons financières! J'espère y retourner dans les années qui viennent, et le souvenir de cette émotion (encore bien présente en moi ) m'accompagne en attendant ce prochain voyage. J'aimerais alors nouer une relation avec quelqu'un là-bas, je ne sais trop comment. Les gens que nous avons croisé à Window Rock nous voient comme des touristes que nous sommes, ils sont de plus très réservés et assez peu communicants. Les Hopis sont d'un abord plus chaleureux, j'ai pu bavarder un peu avec une dame qui semblait ravie que je connaisse Don C. Talayesva et que je sois venue de si loin pour voir son village natal et sa maison.
Voilà pour ce qui concerne mon expérience personnelle.
Votre petite fille perçoit votre émotion et elle-même possède ses propres émotions et sa perception personnelle. Les jeunes enfants sont sincères et spontanés, laissez-la s'exprimer, et soyez attentif à ce qu'elle exprime.
En vous renouvelant mes remerciements pour une réponse aussi rapide,
Amicalement, C.Renaudon.
